Fantômes de moulins, vous les trois ci-devant
Qui, à longueur d’année, faisiez des étincelles,
Tourniez jusqu’au couchant et dès soleil levant,
L’impitoyable temps vous a rogné les ailes !
Fantômes de moulins, vestiges émouvants,
Vos pierres desserties aujourd’hui s’amoncellent
Sur la lande déserte où je vais souvent
Votre vieille carcasse efflanquée qui chancelle.
Fantômes de moulins, en vous apercevant,
Il ma prend des envies de vous remettre en selle !
Mais qu’y puis-je si vous n’êtes plus dans le vent,
Victimes du progrès qui fait toujours du zèle !
Fantômes de moulins, ô vous les survivants
D’une époque enterrée, si éloignée de celle
D’à présent, pour vous voir j’aurais dû naître avant !
Et j’ai des nostalgies qu’au fond de mois je cèle.
Nicolas REMON
Il était cent et une fois Barneville...