En 2018  dans les Dunes d’Hatainville...

Les suivis écologiques engagés depuis près de 20 ans sur les amphibiens des dunes de la Côte des Isles commencent à nous livrer leurs premiers résultats.

Avec 125 hectares de zones humides arrières dunaires, 80 mares sont suivies régulièrement dans les dunes du site Natura 2000 “Littoral Ouest du Cotentin de Saint Germain sur Ay au Rozel”. Précieux bio-indicateurs, nos dunes présentent une exceptionnelle diversité pour la reproduction des amphibiens (grenouilles et crapauds) avec 75 % des espèces que compte la Normandie.

Véritables éponges chimiques, très sensibles à la modification des paysages et aux changements climatiques ces espèces aujourd’hui menacés de disparition méritent toute notre attention pour comprendre ces évolutions.

Les dunes d’Hatainville abritent dix espèces aux exigences écologiques bien particulières.

Les actions de conservation permettent au sein des espaces naturels protégés d’enrayer leur déclin observé au niveau régional. Le triton crêté, menacé au niveau Européen, se déplace dans un rayon de 700 mètres autour de la mare dans laquelle il peut se reproduire. Les mares créées par les étudiants du lycée de Sées sur le site participent ainsi à sa préservation.

Le crapaud des mielles, le calamite, profite également des mares peu profondes pour sa reproduction où les années humides compensent les années sèches. La salamandre tachetée reste ici localisée en petites populations dans les lavoirs et fontaines, les zones boisées lui étant favorables.

Les dunes changent, les mouvements de sables si indispensables s’estompent en dehors du rivage. Au fil des ans le paysage se fossilise même si le retour des lapins en abondance offre peut être une nouvelle opportunité pour inverser partiellement cette dynamique d’embroussaillement...

Il est loin d’être évident de trouver un équilibre pour conserver toutes les caractéristiques du paysage ouvert, “lunaire” comme diront certains. Besoin des lapins, du coup de dent du bétail, agir mécaniquement et ponctuellement pour entretenir des zones de dunes récupérables...mais aussi intégrer les changements climatiques qui deviennent chaque jour une réalité sans oublier les retombées d’azote atmosphérique...